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Ouvrir un magasin de cycles : mode d’emploi pour entrepreneur

11 min
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Secteur florissant depuis quelques années, le marché du cycle a le vent en poupe, avec une progression de 4% des ventes de vélos en France (2,8 millions de cycles vendus en 2021). En deux ans, le chiffre d’affaires du cycle a progressé de 43% et est clairement soutenu par l’essor du vélo électrique : les VAE représentent près d’un vélo sur quatre vendus en France et 59% du marché en valeur (chiffres tirés de l’étude d’avril 2022 de l’Union Sport & Cycle). En bref, c’est le bon moment pour ouvrir votre magasin de cycles. Mais par où commencer ? Quelles sont les étapes à ne pas manquer ? Quelles sont les priorités ? 

 

Études de marché, implantation, concurrence, stratégie, statut juridique… Voici un guide en 7 étapes pour réussir votre projet et offrir une expérience adaptée pour des clients satisfaits.

Procédez à des études de marché sur les magasins de vélos

Même si vous disposez de certaines connaissances personnelles ou professionnelles sur le marché du cycle, il est indispensable de vous poser certaines questions sur les habitudes de consommation et d’usage de vos cibles. Une connaissance fine de vos clients est le prérequis et même la première étape pour ouvrir votre magasin de cycles et réussir votre projet. Et ça passe par se poser les bonnes questions :

 

  • Quelles sont les grandes tendances du marché du cycle ? (produits, réglementations, aides gouvernementales…)
  • Qui sont les clients types des magasins de vélo ? (typologie de population, profession, âge, sexe, catégorie socio-professionnel, budget moyen…)
  • À quelles occasions ont lieu les achats de cycles ? (achat professionnel ou personnel, pour soi ou pour un membre de la famille)
  • Quels sont les comportements d’achats des clients ? (fréquence de visite en magasin, prise d’informations auprès d’un vendeur ou en ligne…)
  • Quels sont les produits et services les plus demandés sur votre marché cible ? (achat ou vente de cycles, location de vélo, réparation et maintenance, accessoirisation…)

 

Après une étude de marché macro, pensez à procéder à une analyse de la concurrence – un benchmark – déjà présente sur votre zone d’implantation. Il vous faudra : 

  • situer les magasins déjà implantés ;
  • étudier leurs équipes et leur local (nombre de collaborateurs en surface de vente, rayonnages, m² utilisés…) ;
  • comparer leurs offres produits / services et leurs tarifs ;
  • analyser leur stratégie (segmentation de clientèle, communication) ;
  • et mesurer leur réussite ou leur échec !

Choisissez un concept adapté et différenciant

Une fois que vous connaissez votre marché sur le bout des doigts, il vous faut choisir un concept pour votre magasin de cycles – concept qui définit le positionnement de votre entreprise parmi vos concurrents. La localisation de votre magasin doit d’ailleurs avoir un impact direct sur votre décision :

 

  • Si vous êtes situé en bord de mer, votre clientèle sera intéressée par un service de location de cycles adaptés à l’environnement ;
  • En zones urbaines, pensez aux VAE et aux produits de mobilité prisés par les travailleurs ;
  • En montagne, le VTT sportif trouvera une clientèle idéale.

 

Votre offre produits et services doit obligatoirement s’adapter aux conclusions que vous tirerez de votre étude de marché et aux besoins que vous aurez identifiés chez vos potentiels clients. Au-delà de vos cibles, sachez aussi vous différencier de vos concurrents en proposant une expertise supplémentaire sur vos produits, un service de réparation et maintenance avantageux, des possibilités d’essayer vos produits avant achat etc.

Se franchiser ou rester indépendant ?

La dépendance à un réseau de franchises peut parfois freiner les entrepreneurs. Mais, au-delà des restrictions de liberté dans les choix stratégiques, la franchise présente un sérieux avantage pour imposer son entreprise sur le marché, grâce à la notoriété de l’enseigne. Elle permet de s’appuyer sur un concept qui a déjà fait ses preuves et de bénéficier d’un accompagnement logistique et marketing précieux pour démarrer. Le plus souvent, vous bénéficiez aussi d’une base de données fournisseurs avec des conditions pré-négociées par la tête de réseau.

 

Rester indépendant permet toutefois de s’affranchir de règles et conditions imposées par un réseau ainsi que des coûts d’affiliation importants. Si la franchise accélère l’activité au démarrage et diminue les risques d’échec, elle peut empêcher l’entrepreneur dans son développement et le restreindre sur le long terme.

 

À vous de choisir !

Trouvez votre emplacement géographique

Maintenant que vous avez étudié vos cibles et que vous détenez un concept, l’emplacement de votre magasin est une étape stratégique dans la satisfaction client. L’enjeu à retenir : vous garantir une fréquentation importante et pertinente dans votre magasin de vélos. Car si les clients ne sont pas au rendez-vous, difficile de dynamiser votre activité.

 

Quelques conseils à retenir :

  • Si vous vous positionnez sur la mobilité urbaine, dans le cadre du travail notamment, avec des vélos à assistance électrique, des garde-boues renforcés, des cadenas ou systèmes de sécurité intégrés aux produits, installez-vous dans des zones de bureaux ou des parcs d’activités ;
  • Si vous préférez les cycles made in France, les vélos très designs et les produits innovants, ciblez des quartiers huppés avec des clients aux budgets plus conséquents et aux priorités différentes ;
  • Si vous misez sur un service de location, préférez les zones et quartiers touristiques qui sont un vivier essentiel de ce type de clientèle ;
  • De manière générale, visez des rues commerçantes, des quartiers dynamiques et des centres commerciaux, pour bénéficier du passage en nombre de clients potentiels sans pour autant être voisin d’un autre magasin de vélos.

Choisissez une structure juridique

5ème étape de votre parcours d’entrepreneur : donner une existence légale et un mode de fonctionnement administratif adapté à votre magasin de cycles. Le statut juridique de votre entreprise conditionne grandement votre régime d’imposition, de protection sociale, le mode de gouvernance, le capital social, la responsabilité sur les apports etc.

 

Les possibilités sont multiples :

 

  • La micro-entreprise : facile et rapide à créer, il s’agit d’un régime particulier d’entreprise individuelle. Mais outre sa simplicité de gestion et les coûts quasiment nuls de création, elle présente le sérieux inconvénient d’un chiffre d’affaires plafonné à 176 200 € pour les prestations de service et à 72 500 € pour les activités d’achat, revente et libérales, ainsi qu’une responsabilité illimitée.

 

  • L’entreprise individuelle (EI) : les démarches de création sont plutôt simples et il n’y a aucun minimum de capital social à déposer. Aussi, depuis la suppression du statut EIRL, le patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel est de plein droit séparé de son patrimoine professionnel, pour un statut plus protecteur. Attention toutefois : il est impossible de s’associer à des tierces personnes par la suite ! Il faut donc bien penser à vos perspectives de développement.

 

  • Les entreprises unipersonnelles EURL et SASU : vous êtes seul gérant de la société, considéré comme un dirigeant assimilé salarié dans le cas de la SASU. Vous disposez du même droit d’affiliation à la sécurité sociale mais vous devrez payer des cotisations sociales élevées, plus importantes en SASU. Vous avez le choix dans les deux cas entre relever du régime de l’impôt sur le revenu (IR) ou celui de l’impôt sur les sociétés (IS).

 

Les entreprises pour entreprendre à plusieurs SARL et SAS : la SARL est le statut préféré des commerçants, de par sa sécurité de fonctionnement et son adaptabilité. En SAS, les cotisations sociales sont réputées élevées, en contrepartie d’une bonne protection sociale.

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Prévoyez vos investissements matériels et humains

Pour ne pas avoir de mauvaises surprises, il est important de bien lister l’ensemble des investissements à prévoir pour démarrer votre activité. Ne négligez aucun détail, dans la mesure où chaque imprévu peut peser dans votre budget initial, fausser vos prévisions et être dommageable à l’expérience client.

 

  • Le matériel : location ou achat d’un local pour votre magasin de cycles, achat de votre stock initial, mobilier d’aménagement de votre boutique (comptoirs, décorations, étagères, signalétique), outils technologiques (terminaux de paiement, équipements de sécurité, bornes et caisses automatiques, logiciel de caisse et de gestion de magasin spécialisé…)

 

  • L’humain : vos besoins en recrutement doivent être clairement identifiés en amont pour une tenue optimale de votre boutique et un service de qualité pour la satisfaction client. Personnel de vente et/ou d’accueil, vendeurs/conseils experts, techniciens de réparation et de maintenance, personnel d’encadrement, d’entretien, administratif, chargés de communication, marketeurs… Vos collaborateurs font partie intégrante de la réussite de votre activité, c’est pourquoi il faut mobiliser des moyens adaptés au recrutement des bons profils.

 

Les prestataires annexes : nettoyage des locaux en fin de journée, assurance de votre boutique et de vos produits, ainsi que de votre personnel, électricité, téléphonie, internet… Souvent ces coûts n’apparaissent pas dans les budgets prévisionnels, considérés comme trop évident. Mais ils représentent une partie conséquente, à prendre en compte pour éviter les surprises. Pensez également à la comptabilité et la gestion financière de votre activité en cas d’externalisation.

Établissez un business plan

Dernière étape et pas des moindres : établir votre business plan pour votre magasin de vélos. Le business plan est un document incontournable pour acter votre stratégie directrice, identifier vos enjeux, formaliser les actions à mettre en œuvre et les moyens à mobiliser pour réussir votre projet. Il permet aussi de vérifier la rentabilité de votre entreprise et d’assurer votre crédibilité face à de potentiels financeurs.

Concrètement, votre business plan doit se composer de :

 

  • L’executive summary : une introduction synthétique et valorisante de votre projet de magasin de cycles ;
  • L’équipe : la présentation du porteur de projet (vous-même) ainsi que des collaborateurs déjà identifiés qui travaillent à vos côtés ;
  • La présentation générale de votre projet avec une mise en avant de votre concept, de vos atouts et de vos objectifs ;
  • La partie économique qui rassemble vos conclusions suite à l’étude de marché, votre modèle économique, la stratégie retenue, la présentation détaillée de vos produits et services, ainsi que des moyens que vous mettrez en œuvre ;
  • La partie financière : cruciale pour vos partenaires financeurs, elle est l’assise de la crédibilité de votre projet. Elle doit intégrer un tableau d’investissements, un plan de financement initial, un bilan et un compte de résultat prévisionnel, la mention de votre seuil de rentabilité

 

La formalisation du business plan est aussi l’occasion de mettre à plat votre plan marketing et les actions qu’il vous faudra prévoir, surtout dans le cadre d’une stratégie omnicanale : communication sur les réseaux sociaux, création d’un site vitrine ou e-commerce, publicité en ligne (Google Ads) et hors ligne (magazines spécialisées, presse locale…) etc.

 

Lire aussi : ERP vs CRM : s’il ne fallait plus les opposer ?

Réussir l’ouverture de votre magasin de cycles en 7 étapes :

  • 1. Faites des études de marché, pour connaître les tendances et vos clients sur le bout des doigts, et identifier les besoins auxquels vous pourrez répondre ;
  • 2. Choisissez un concept différenciant et adapté à cette clientèle, pour vous démarquer de vos concurrents et garantir la satisfaction client ;
  • 3. Faites votre choix entre l’indépendance et la franchise, en fonction de vos perspectives de développement et de l’accompagnement dont vous avez besoin ;
  • 4. Trouvez un emplacement idéal pour votre cœur de cible et vos produits et services phares, pour garantir la fréquentation de votre magasin ;
  • 5. Optez pour la structure juridique qui correspond à votre fonctionnement ;
  • 6. Prévoyez vos investissements matériels, humains et prestataires, au plus près de vos besoins pour un budget prévisionnel précis et sans surprise ;
  • 7. Établissez un business plan rigoureux pour rassurer quant à la rentabilité de votre projet, crédibiliser votre entreprise et disposer d’un document stratégique de référence.